Interview d’Isabelle Huynh

      

Trop de personnes qui ont des choses intéressantes à dire ne le font pas et laissent le micro à des grandes gueules qui brassent du vent

Ingénieure mécanique de formation, Isabelle est partie en tour du monde en 2016 pour rencontrer des entrepreneurs et entrepreneuses qui mobilisaient leurs compétences en faveur d’une ingénierie positive. De ce périple, porté par son association La Clavette, sont nés des reportages, une conférence TEDx et des interventions et formations auprès d’une diversité de publics d’entreprises comme d’étudiants. Dès septembre 2019, c’est naturellement qu’elle s’est engagée dans la fondation de notre Institut où son âme de couteau-suisse s’est exprimée à plein régime ! Entre travaux dans nos locaux et formations aux alternatives de production, elle propose une formation Boîte à outils sur la prise de parole en public où elle mélange expériences vécues, apprentissages théoriques, le tout avec une pincée de son énergie communicative. Quelques questions pour s’initier à ce défi que nombre d’entre nous rencontrent dans nos vies professionnelles et citoyennes engagées.

Comment as-tu commencé à prendre la parole en public ? Est-ce que cela a été simple pour toi dès le début ?
Isabelle : Plus jeune je me souviens que j’étais souvent déléguée de classe et cela me faisait rire de préparer un discours de « candidature ». Mais je n’ai jamais pensé faire de la prise de parole une dimension de mon métier car on me disait souvent que je parlais vite et que j’articulais mal. Puis j’ai commencé à creuser l’idée de faire des vidéos avec mon association La Clavette. Je savais qu’il fallait une voix pour expliquer ce que je filmais et n’ayant pas le budget pour payer une voix off je m’en suis occupée ! C’est ainsi que j’ai commencé à travailler mon éloquence et accepter que ma voix soit écoutée et diffusée. Puis au retour du voyage je m’étais engagée sur plusieurs conférences et c’est comme ça que petit à petit j’ai fait de la prise de parole une activité régulière.
Suite à ton voyage tu as fait plusieurs conférences dont un TEDx, comment t’es-tu préparée à cet exercice ?
I.H. : Au début, je détestais entendre ma voix, comme tout le monde… Et objectivement, j’avais des défauts à corriger. J’ai pris des cours avec Leila Mana, une professeure de théâtre et de chant qui m’a donné des outils pour m’entraîner et m’a mise en confiance. Puis j’ai regardé et analysé des heures et des heures de conférences pour affiner le style qui me plaisait et m’inspirer. Après la dernière difficulté d’un TEDx est de se souvenir de son texte, on est sur un long monologue de 20 minutes. À l’époque, je me souviens avoir accroché des post-its sur le mur de ma chambre avec le contenu de mon intervention. Je le regardais tous les soirs pendant 2 semaines. Maintenant je suis plus habituée donc je n’ai plus besoin de refaire la déco de ma chambre à chaque conférence ! (rires)
Prendre la parole en public que ce soit devant un auditoire, lors d’une réunion d’équipe ou d’une rencontre professionnelle, c’est un défi (et une nécessité) pour nombre de personnes engagées. De ton expérience, quels sont les blocages et les freins les plus communs ?
I.H. : Se retrouver dans une situation où l’on prend la parole, c’est déjà un grand pas ! De nombreuses personnes font tout pour éviter ces situations ou s’autocensurent, ce qui les empêche parfois d’avancer dans leurs projets ou engagements. Pour celles qui prennent la parole, un frein qui est très naturel est d’avoir le trac. Pas seulement quand on monte sur une estrade mais dans toutes les situations que tu viens de citer cela peut arriver. On se met à transpirer, à avoir la bouche sèche et on respire mal. Toutes les conditions sont réunies pour ne pas parler distinctement.
Sans dévoiler tous tes conseils, lesquels donnes-tu le plus souvent pour lever ces freins et provoquer des déclics ?
I.H. : Par rapport au problème de trac que j’évoquais, déjà il faut savoir que cela nous arrive tous. Les personnes expérimentées ont juste pris l’habitude de le gérer. La solution à cela est tellement simple mais férocement efficace : il faut juste respirer. Cela paraît évident mais faire quelques respirations profondes avant sa prise de parole permet de désamorcer l’escalade du stress. Il y a quelques exercices de respiration ventrale que je montre souvent en formation. Ce n’est pas pour rien que l’on parle beaucoup de respiration dans des pratiques comme la sophrologie, le yoga ou la cohérence cardiaque.

Après j’ai une règle que je dis souvent : il faut faciliter l’écoute du public. On n’est pas censé faire un effort pour vous écouter et en retirer des informations, cela sous-entend que l’on doit parler avec clarté et que son contenu doit être structuré, au moins grossièrement. Toute l’énergie que votre public met à essayer de vous écouter c’est de l’énergie en moins pour recevoir votre message. Et c’est déterminant surtout quand on essaye de changer des mentalités.

Tu parles de structurer son contenu c’est à dire que pour une bonne prise de parole il n’y a pas la place pour l’improvisation ?
I.H. : Si bien sûr, qui plus est cela amène plus de naturel et de spontanéité. En général, les personnes sont plus ou moins à l’aise avec l’improvisation. Certains ont besoin de penser et peser chaque mot qu’ils vont prononcer quand d’autres détestent cadrer leur prises de parole. En formation je montre comment trouver un équilibre entre les deux qui peut convenir à chacun.

Par contre, même si on improvise, cela n’empêche pas de préparer sa prise de parole : conscientiser quel est notre objectif, hiérarchiser les informations que l’on veut transmettre ou encore penser un fil logique. Cela évite de ressortir d’un échange en se disant “Mince j’ai oublié de parler de ça !”

En quelques mots, qu’est-ce que la formation que tu proposes au sein de notre Institut apporte à celles et ceux qui la suivent ? Tu as déjà réalisé une première session dans Boîte à outils, comment se passe-t-elle ? Une anecdote à partager ?
I.H. : Il y a une première partie plus théorique, où l’on passe à travers les grands points auxquels il faut faire attention pour travailler sa prise de parole, puis l’on fait de la pratique où le groupe et moi donnons des retours. Mon but est d’être honnête avec chaque personne participante et de ne pas hésiter à pointer les dimensions à travailler. Par contre, j’insiste aussi sur les points positifs. Souvent, les personnes se formalisent sur un défaut qui n’en est pas un. Par exemple, une participante d’origine étrangère avait un accent fort mais son français était très compréhensible. Le fait d’entendre que ce n’était pas du tout un frein pour de la prise de parole l’a vraiment libéré.
Et en un mot, est-ce que tu as un conseil, une maxime, une image que tu aimes partager pour aider les néophytes à se lancer dans la prise de parole en public ?
I.H. : Personne ne naît grand orateur ou oratrice, ceux que vous trouvez doués sont souvent des personnes qui ont pris l’habitude de le faire et se sont ainsi améliorés. Trop de personnes qui ont des choses intéressantes à dire ne le font pas et laissent le micro à des grandes gueules qui brassent du vent. Donc osez prendre la parole, on veut vous entendre !

Vous souhaitez être plus outillés sur la prise de parole en public ?

La formation « Prendre la parole en public pour présenter un projet, une action, un événement ou une campagne », dispensée par Isabelle, arrive bientôt. Ne tardez plus pour vous inscrire !

Cette formation de 14h propose une approche théorique et pratique pour savoir préparer une prise de parole, améliorer son élocution, se présenter de manière authentique et structurer sa présentation (action, projet, campagne, dispositif événementiel…).

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