Comment obtenir, préparer et rendre fertiles des rencontres inspirantes (ou des entretiens métiers) ?

Les rencontres inspirantes sont une des étapes les plus fondamentales d’une évolution professionnelle. Qu’elles permettent d’ouvrir les possibles, de confronter ses espoirs à la réalité du terrain, de valider son choix d’évolution et de mieux comprendre les prochaines étapes, une évolution accomplie est souvent jalonnée de ces moments utiles et fertiles. À condition de bien choisir qui on rencontre et de bien mener ses entretiens. Mode d’emploi pour qu’ils répondent à vos attentes et ne vous mènent pas vers de fausses pistes !

Sommaire

Étape 1 : Identifier des personnes à rencontrer

Qui dit rencontres inspirantes ou entretiens métiers, dit d’abord trouver et choisir celles et ceux que vous rencontrerez. Et avant de se lancer dans une recherche de tous azimuts, il faut se poser une première question : qu’est-ce que vous en attendez ?

1.Définir ce que vous attendez des entretiens

Vous ouvrir les possibles.

À ce stade, il est pertinent de rencontrer des acteurs portes d’entrée qui ont pour mission d’accueillir, orienter, conseiller des personnes en quête de sens et d’engagement. C’est le cas d’Anciela à Lyon ou Astérya à Paris, mais aussi des CRESS ou de certaines Maisons des associations.

Vous pouvez aussi participer à des événements, conférences, ateliers, chantiers participatifs… qui vous permettent de croiser des associations et entreprises inspirantes ainsi que d’avoir des expériences collectives et des échanges courts avec celles et ceux qui les animent.

Confronter vos espoirs avec la réalité de terrain.

Vous avez commencé à identifier un ou des secteurs qui vous plaisent ? Vous avez envie d’explorer les métiers qui se cachent derrière ? C’est bien le moment de rencontrer des personnes qui vous en parlent (mais aussi de participer à des événements dédiés et, si cela s’y prête à commencer du bénévolat ciblé sur le secteur qui vous parle) !

Valider votre choix d’évolution et comprendre les prochaines étapes.

Vous pensez avoir défini le métier ou les missions qui vous parlent, et vous avez besoin de le confirmer ? A côté d’une ou de plusieurs immersions professionnelles, des entretiens avec des personnes qui le pratiquent seront très utiles, à la fois pour confirmer votre choix, penser à la configuration du métier qui vous convient et avoir des conseils pour les prochaines étapes : quelles compétences et expériences à acquérir ? Quelle formation suivre ? Quels organismes de formation choisir ? Comment trouver des premières opportunités ?

Mauvaise raison : vous créer une opportunité pour être recruté

S’il y a des belles histoires d’entretiens métiers qui débouchent sur un recrutement, ce n’est ni la norme, ni un bon tremplin pour travailler dans une structure d’un secteur qu’on ne connaît pas encore assez. Si vous allez en entretien pour parler d’embauche, alors que ce que votre interlocuteur ou interlocutrice attend c’est de vous aidez, il y a un risque de frustration et d’insatisfaction des deux côtés. Un mauvais pas pour la suite !

2.Trouver des personnes à rencontrer

Chaque année, partout en France, une multitude d’événements sont proposés par des associations, des entreprises et des institutions pour parler d’écologie et de solidarité. Pour les trouver, identifiez s’il existe des agendas comme ceux d’Ambitions ESS et de la Maison de l’Environnement ou des listes de diffusion comme Lyon écologique et solidaire ou L’Auberge de la Solidarité. Profitez aussi des grands événements nationaux qui rassemblent des actions dans toute la France : Fête des possibles, Fête de la Nature, Mois de l’ESS, Semaine Européenne de la Réduction des déchets, Journée mondiale des Zones Humides…  

Focus sur les salons : Il y a dans (presque) toutes les régions des salons annuels qui rassemblent des dizaines (voire des centaines) d’acteurs écolos et solidaires comme Primevère en Aura, Tatou Juste dans la Loire, Talent for the Planet à Paris, Pollutec qui alterne entre Paris et Lyon…

On en trouve sur des réseaux professionnels locaux (Graine, CRESS…) ou sur des plateformes comme Ambitions ESS, Transiscope… mais aussi parmi les participants aux Salons qui publient presque tous un annuaire !

Vous pouvez aussi trouver dans certaines régions des Guides locaux comme ceux d’Anciela et d’Astérya pour le bénévolat ou celui de The Greener Good pour la consommation responsable.

Outil pratique pour identifier des structures, il est encore plus pertinent quand vous avez identifié une structure pour cibler des personnes qui ont des fonctions qui correspondent à vos souhaits d’évolution ou qui ont un profil qui vous ressemble. C’est aussi un moyen personnalisé d’entrer en lien, sans passer par une adresse générique (si vous ne trouvez pas leur adresse professionnelle) !

Les usages de Linkedin sont très variables suivant les secteurs d’activité ou les types de métiers. Écrire sur Linkedin ne marche pas à tous les coups !

Si toutes les associations porte d’entrée n’ont pas un guide complet comme Anciela et Astérya, elles pourront vous indiquer des acteurs (et des personnes) pertinents à votre étape.

Et c’est le meilleur moyen d’avoir une réponse positive à une demande que d’être recommandé par quelqu’un !

Parlez de votre évolution (dès que c’est possible pour vous) dans vos réseaux de collègues, d’anciens et anciennes de vos études, de vos cercles d’amis ou d’engagements en donnant des pistes sur où vous avez envie d’aller et en exprimant votre besoin de rencontrer des personnes inspirantes, vous aurez sans doute des réponses. Elles seront plus ou moins pertinentes, à vous de faire le tri !

Notre Espace Évolutions propose une bibliothèque de parcours avec des témoignages de personnes qui ont évolué ces dernières années au travers de notre parcours Nouvelles Voies. Certaines personnes proposent de les contacter pour échanger et vous donner des conseils et retours d’expériences.

Un bon moyen de commencer des entretiens inspirants avec des personnes bienveillantes !

Les rebonds de rendez-vous en rendez-vous : Chaque rendez-vous est une occasion d’identifier de nouvelles personnes à rencontrer, et d’avoir leur recommandation pour entrer en contact avec une personne pertinente pour vous. Une fois que vous avez commencé vos premiers entretiens, tirez le fil de la pelote de laine ! C’est sans doute la meilleure méthode pour repérer les bonnes personnes pour vous inspirer, confronter, accompagner sur votre chemin.

3.Choisir celles et ceux avec qui dialoguer

Quand vous avez identifié des structures qui vous intéressent ou que vous avez listé une diversité de personnes qui correspondent aux secteurs que vous souhaitez explorer, c’est le moment de choisir à qui écrire. 3 conseils pour avoir les entretiens les plus fertiles :

  • Ne ciblez pas les dirigeants et dirigeantes des structures. Ce sont les moins disponibles mais aussi les moins proches de vos parcours, profils mais aussi futures missions, sauf si vous souhaitez vous-même entreprendre ou briguer des postes de direction comme les leurs.
  • Préférez celles et ceux qui ont évolué dans leur vie professionnelle. Par leur parcours, elles seront sans doute plus disponibles pour répondre positivement à votre sollicitation, mais aussi plus pertinentes pour comprendre vos besoins et vous partager de bons conseils.
  • Choisissez en fonction d’où vous en êtes dans votre parcours. Si vous êtes dans une perspective d’exploration avec une destination très floue, ciblez des personnes avec une vision plus globale du secteur et une capacité à vous aiguiller, conseiller, questionner… Si vous êtes dans une perspective de validation de votre destination, ciblez des personnes très proches de ce que vous souhaiteriez comme métier ou missions, en essayant d’approcher une certaine diversité de pratiques et de profils pour varier les conseils et retours d’expériences.

[Kit de base]Mes repères : décryptage des acteurs clés à identifier quand on souhaite évoluer

Étape 2 : Obtenir le rendez-vous pour un entretien métier (ou une rencontre inspirante)

Deuxième étape clé, obtenir le rendez-vous avec les personnes que vous avez identifiées en choisissant le ou les bons canaux, et en adoptant un bon discours pour expliquer votre demande.

1.Choisir le ou les bons canaux

Méthode la plus courante, moins intrusive et moins confrontante, elle est incontournable dans la plupart des cas, même alliée à d’autres méthodes.

  • Sur le mail professionnel. Le plus pertinent, sauf pour des professions qui sont moins disponibles sur ce canal : artisanat, agriculture, commerces de proximité…. Cependant, pas toujours facile de le trouver ! Avec un peu d’habileté, vous pouvez le fabriquer en identifiant la racine (souvent prénom.nom) qui compose les adresses de la structure. Si vous ne la trouvez pas, vous pouvez écrire à une adresse générique en expliquant à qui s’adresse votre message, et croisez les doigts !
  • Sur le mail personnel. Si elle a été trouvée sur LinkedIn, c’est plutôt déconseillé car votre demande est professionnelle, elle pourra être perçue comme intrusive sur une adresse perso. Si elle a été donnée dans un cercle amical ou familial, d’anciens ou d’anciennes, c’est tout à fait possible, en précisant par qui vous avez obtenu cette mise en lien.
  • Sur LinkedIn. C’est un canal de plus en plus mobilisé. Il est très positif, car à mi-chemin entre le pro et le perso. Attention cependant, tout le monde n’a pas un usage efficace de LinkedIn, on n’a pas toujours de réponses à nos demandes sans que ce soit le signe d’un refus volontaire.

Celles et ceux que nous souhaitons rencontrer participent parfois à des événements, conférences, ateliers ou salons. Participer à ces événements et aller discuter à la fin pour vous présenter et demander s’il est possible de prendre un temps plus tard est un bon moyen d’obtenir un rendez-vous, en particulier avec celles et ceux qui ne sont pas très assidus pour répondre à leurs mails !

L’appel est de plus en plus perçu comme un acte intrusif, bien que cela varie suivant les âges (plus on est jeune, plus les appels téléphoniques sont vécus comme intrusifs) et les professions.
S’il y a un numéro individuel sur le site de la structure, alors c’est sans doute que les personnes sont habituées et disponibles, s’il n’y a qu’un numéro de standard, alors vous pouvez tenter en expliquant en toute transparence pourquoi vous souhaitez parler à la personne que vous avez identifiée. Vous n’êtes pas chasseurs ou chasseuses de tête, la transparence est votre alliée !

Si vous avez la possibilité d’être recommandé par une personne, c’est très bien. Si vous avez la possibilité que cette personne écrive elle-même un message en vous mettant en copie, c’est encore mieux (si vous avez confiance dans le discours qu’elle aura pour vous présenter) car votre interlocuteur ou interlocutrice se sentira engagé vis à vis d’une personne qu’elle connaît et qui lui demande un service.

2.Choisir le bon discours : 5 conseils pour bien le calibrer

Plus important que le ou les canaux, le discours que vous avez est décisif pour obtenir une réponse, et si possible une réponse positive. L’absence de réponse est souvent le signe d’un sentiment d’incapacité de votre interlocuteur ou interlocutrice à répondre à votre besoin ou demande.

Le but de votre discours est de créer les conditions pour avoir le plus de chances d’obtenir une réponse, et si elle est négative d’en profiter pour obtenir d’autres contacts ou ressources. Car une réponse négative est déjà un acte d’ouverture, même dans le cas où elle est critique de votre démarche.

La demande de rendez-vous est un acte relationnel. Elle obéit au schéma classique : moi, toi, nous. Qui je suis (quel est mon besoin) ? Qui tu es (pourquoi tu peux répondre à mon besoin) ? Qu’est-ce que nous allons faire (quelle est ma demande concrète) ? Il est ainsi nécessaire de rassurer votre interlocuteur ou interlocutrice sur qui vous êtes, qui elle est pour vous et ce que vous attendez de votre échange.

Conseil 1 : Demandez quelque chose d’accessible pour la personne

La première raison de non-réponse est le sentiment de ne pas pouvoir répondre à la personne : demande trop floue ou inadaptée. C’est le cas de deux types de demandes qu’on voit très souvent passer :

Floue :

Exemple : “J’explore le monde de la transition (ou d’autres termes comme écologie, ESS, solidarité) et je souhaite savoir quels sont les acteurs, les opportunités et bénéficier de vos conseils pour réussir à trouver ma place.”

Dans ce cas, la demande n’identifie pas assez ce que la personne ciblée apporte en particulier, et dans une logique de priorisation, elle préférera des demandes mieux qualifiées où elle sera plus utile.

Inadaptée :

Exemple : “Je suis en recherche d’emploi et souhaite avoir vos retours sur mon parcours et savoir s’il existe des opportunités pour moi dans votre structure ou des structures partenaires.”

Parce que les ”personnes inspirantes”, n’ont pas envie d’être juge de votre parcours et de vos chances d’avoir un travail. C’est une situation très inconfortable !

Il est préférable de demander à la personne un témoignage sur son parcours, des retours d’expérience sur ses missions, des conseils pour se préparer ou se former afin de travailler dans son métier… Et laisser une place pour une réponse numérique si la personne n’a pas le temps de vous voir !

Conseil 2 : Partagez votre parcours et votre envie

Vous avez eu un parcours avant, et même s’il n’est pas (du tout) engagé, écolo ou solidaire, il a de la valeur. Accompagné d’une explication de ce qui vous a mis en mouvement et de ce qui vous donne aujourd’hui envie d’agir et d’évoluer, votre parcours donne du sens à votre démarche, et permet à votre interlocuteur ou interlocutrice de vous humaniser. C’est un point décisif de toute demande, vous pouvez consacrer 5 à 10 lignes pour parler de vous dans un message !

Conseil 3 : Expliquez pourquoi vous avez pensé à cette structure et cette personne

Pour répondre oui à une demande, votre interlocuteur ou interlocutrice a besoin de comprendre pourquoi vous avez pensé à elle en particulier. Ce n’est pas pour se sentir désirée, mais pour s’assurer qu’elle est la bonne personne (ou une bonne personne) pour répondre à votre besoin, ou comme cela arrive souvent en début de parcours d’évolution, vous renvoyer vers la ou les bonnes personnes.

Si vous n’êtes pas sûr que c’est la bonne personne, la transparence est votre alliée ! Indiquez que si elle identifie une ou des personnes plus pertinentes, qu’elle n’hésite pas à vous rediriger. Ce sera toujours mieux accueilli qu’un message qui ne laisse pas de place à la redirection.

Conseil 4 : Ne pas être dans un posture (trop) formelle

Si le tutoiement n’est pas conseillé dans un premier temps, sauf si vous connaissez déjà des personnes de la structure que vous tutoyez, une posture trop formelle pourra amener votre demande à être perçue comme trop éloignée de la réalité des personnes engagées dans des associations et entreprises qui sont mobilisées face aux urgences écologiques et solidaires.

Écrivez avec un ton et une forme assez proches d’un échange que vous pourriez avoir avec la personne de vive voix à la fin d’un événement. Il y a des formules que vous n’utiliserez pas de vive voix pour vous ou pour décrire la structure ? Alors ne les utilisez pas non plus par message !

Conseil 5 : Un message court n’est pas bon. C’est un temps qu’on sacrifie, on veut savoir pourquoi

Comme vous avez pu le comprendre au fil de ces 5 conseils, un message (trop) concis ne vous servira pas. Votre interlocuteur ou interlocutrice a besoin d’être assuré que le temps qu’il ou elle va vous consacrer a du sens et sera utile, si une personne doit consacrer 1h pour vous, elle peut lire pendant 3 minutes votre demande !

Modèle : un message de demande de rendez-vous exploratoire

Bonjour Fanny,

Je me permets de vous écrire suite à un échange avec Christelle lors du Salon Primevère afin d’échanger sur les missions d’accompagnement au sein de la Pépinière d’initiatives d’Anciela.

Après des études de marketing et un parcours de 10 ans en communication dans des PME de la région, je commence aujourd’hui une évolution professionnelle suite à une prise de conscience des enjeux (et urgences) écologiques. J’explore la possibilité de mettre mes compétences en communication (et en gestion d’événements et de projets) au service d’associations et d’entreprises de la transition écologique, ou d’accompagner des personnes qui montent des projets écologiques et solidaires.

Votre expérience au sein de la Pépinière ainsi que vos missions de formation au sein de Boîte à outils, me semblent très inspirantes pour comprendre les besoins des structures engagées et ce qu’un profil comme moi pourrait apporter, ainsi que ce qui vous semblerait pertinent (rencontres, formations, expériences…) pour évoluer dans ce sens.

Je me tiens à votre disposition pour échanger avec vous, ou avec d’autres personnes pertinentes au sein d’Anciela. Si vous ne pouvez pas, aucun souci, bien entendu !

Je vous remercie d’avance de votre attention, et vous souhaite une très bonne journée,

Étape 3 : Mener votre entretien

L’entretien obtenu, maintenant, il faut s’y préparer. Chaque entretien est différent, mais il y a quelques principes à avoir en tête pour rendre chaque rencontre la plus fertile possible.

Quelle durée ? Pas trop court !

On a tendance à mettre une courte durée pour obtenir un accord, mais c’est une erreur. En moins de 45 minutes, vous risquez de manquer cruellement de temps pour découvrir le parcours de la personne et ce qu’elle vit dans son travail, parler de votre parcours et de vos envies, poser toutes vos questions et avoir des conseils… Il vaut mieux moins de rendez-vous mais qualitatifs, que plein de rendez-vous vides ou qui vous donnent des informations à la va-vite qui manquent de profondeur et de nuances !

Un rendez-vous d’une heure est très bien, et si c’est une heure et demie c’est encore mieux ! Dans tous les cas, si vous validez un temps avec une personne, prévoyez tout de même 15-30 minutes de marge supplémentaire si la personne parle beaucoup de ce qu’elle vit, s’intéresse à vous, donne des conseils utiles… Cela arrive souvent aux personnes engagées et inspirantes de s’emballer un peu. Et c’est tant mieux pour vous !

Quel déroulé ? Un déroulé classique, mais à s’approprier librement !

  • On pose le cadre. On s’assure de la durée des échanges, on rappelle brièvement qui on est et ce qu’on attend du rendez-vous afin de donner un sens aux échanges, et on donne le déroulé afin que la personne voie par quelles étapes elle va passer.
  • On propose à la personne de raconter son parcours afin de comprendre comment elle en est arrivé à ses missions actuelles, puis de partager son quotidien. Le but est à la fois de situer votre interlocuteur ou interlocutrice (afin de mieux interpréter ses retours, conseils…) et de le mettre en confiance : se raconter est un exercice plutôt agréable qui crée un rapport de confiance et de convivialité favorable pour la suite des échanges.
  • On raconte son parcours, ce qui nous a mis en mouvement, et où nous en sommes aujourd’hui. Pourquoi ne pas commencer par nos questions ? Comme pour celle ou celui avec qui vous discutez, se raconter aide à se mettre en confiance et à créer une relation conviviale. Surtout, cela permet à votre interlocuteur ou interlocutrice de comprendre votre chemin, vos envies et vos besoins et ainsi d’adapter mieux ses conseils, retours, propositions !
  • On pose toutes ses questions. Habituellement, on va du plus général au plus particulier, mais ce n’est pas automatique. Si vous avez bien réalisé les trois premières étapes, un feu nourri de questions pas toujours bien articulées ne pose pas de problème car vous savez chacun qui est qui, et vous inscrivez les questions et les réponses dans vos parcours respectifs. Le point important, c’est surtout de ne pas poser de questions déconnectées des points précédents : si le récit de la personne vous montre qu’elle n’a pas la réponse à une question ou que son témoignage ne sera pas pertinent, ne la posez pas même si elle est écrite !
  • On conclut par une question ouverte et une demande de personnes inspirantes. Avant la fin, on peut demander à la personne si elle a des choses à dire au regard des échanges afin de lui laisser un espace pour des conseils, retours, idées complémentaires qu’on n’a pas explicitement sollicités. Puis, si on a encore besoin de rencontrer des personnes, on peut lui demander si elle a des idées en général, ou si vous avez un besoin ciblé, vous pouvez le partager. C’est d’autant plus facile de penser à des personnes si on a un besoin clair qui est exprimé.

Quelles questions ? Pensez grille d’entretien et pas questionnaire fermé !

1/ Une grille d’entretien plutôt qu’un questionnaire.

Quelle différence ? La grille d’entretien est un aide-mémo pour guider vos échanges afin de vous indiquer les grands sujets que vous souhaitez aborder (pour n’en oublier aucun) et, au sein de chaque grand sujet, des points précis que vous ne voulez pas oublier. Si cela vous aide, vous pouvez formuler des questions, mais ce n’est pas toujours conseillé, car vous risquez de perdre en spontanéité dans vos questions et coller à votre aide-mémo !

2/ Adaptez vos questions à chaque personne

Si votre grille d’entretien ne changera pas du tout au tout, il est pertinent de la relire en préparation de chaque nouvel entretien afin d’adapter vos points à aborder au parcours et aux missions de la personne. Cela vous permettra de tirer davantage des échanges !

3/ Laissez des ouvertures dans vos questions

Les questions fermées (Est-ce que…) qui donnent souvent lieu à des réponses courtes, ne sont souvent pas les plus pertinentes. Sauf à avoir une réponse oui/non, il est conseillé de chercher des formulations ouvertes qui amènent la personne à parler.

Par exemple :

•  Fermée : Est-ce que ton quotidien aujourd’hui te satisfait ? La réponse risque d’être binaire, et vous aurez à demander pourquoi ensuite, et ainsi à la personne de se justifier.

•  Ouverte : Qu’est-ce qui te plait dans ton quotidien ? La réponse sera ouverte, avec des éléments sur lesquels rebondir pour aller plus loin. Les échanges seront plus fluides ! Vous pourrez ensuite poser la même question sur ce qui déplait ou pose problème

Quelle posture ? Rayonner sans convaincre !

La posture d’une rencontre inspirante et entretien métier n’est pas évidente. On est dans une situation de demande d’aide et en même temps, on doit être vigilant à être reconnu comme une personne capable car on est amené à venir travailler dans le monde de la personne qu’on rencontre. Il va falloir être en capacité de rayonner, mais avec humilité : sans chercher à convaincre de ce qu’on sait faire.

Rayonner par votre détermination et la pertinence de vos questions

L’entretien est un moment où vous êtes exposé à une personne qui travaillera peut-être un jour avec vous comme collègue ou partenaire, qui sera amenée à vous recruter ou à vous conseiller à des partenaires qui cherchent une personne. Il est important que ce soit un moment qui ne vous desserve pas !

Alors comment rayonner sans chercher à prouver qu’on est compétent ou compétente comme dans un entretien d’embauche ? En étant tout à fait ajusté à ce qui est attendu à cette étape :

  • Montrez votre volonté et votre engagement dans votre évolution professionnelle afin d’être identifié comme une personne engagée, avec des valeurs ancrées, qui se donne les moyens d’aller vers des métiers et missions qui ont du sens
  • Montrez que vous avez un parcours riche et positif. Si vous avez eu des difficultés dans votre vie professionnelle, liées au management ou au cadre, ce n’est pas le moment d’en parler sauf si c’est important pour avoir des retours et des conseils.
  • Soyez fluide dans les échanges et assurez-vous d’avoir des questions pertinentes qui montrent que vous avez préparé vos échanges avec la personne.
  • Concluez bien pour laisser une bonne impression à la personne, en particulier qu’elle vous a aidé dans votre chemin. Reconnaître ce que la personne a apporté est la meilleure manière de dire merci !

Ne pas chercher à convaincre

La rencontre inspirante n’est pas du tout un endroit où vous avez à prouver que vous êtes capable de travailler à côté (et encore moins pour !) la personne que vous allez rencontrer. Une posture où vous cherchez à montrer visiblement ce que vous savez, alors que vous avez demandé un coup de main, aurait pour conséquence, au contraire, de montrer votre fragilité et votre inconstance dans votre démarche.

Si la personne vous indique une compétence à acquérir, et que vous pensez en disposer, le plus pertinent sera de lui partager votre compétence actuelle et de lui demander si elle lui semble suffisante et sinon comment progresser. Vous n’avez rien à lui prouver : dans ce contexte, vous venez puiser chez lui ou elle des retours, conseils, connaissances, expériences.

S’ajuster au degré de convivialité attendu par la personne

La posture implique un rapport de convivialité : on entre dans le monde d’une autre personne, avec ses habitudes et ses règles. Dans ce cas, vous pouvez valider certains points avec elle en amont ou au début de vos échanges :

  • Est-ce que la personne préfère vous voir à un horaire de travail ou en dehors (midi, matin ou soir) ? Pour un certain nombre de personnes, vous rencontrer entre dans leur temps de travail, pour d’autres, ce sera vécu comme un extra.
  • Est-ce que la personne préfère vous voir dans son lieu de travail ou en dehors ? Vous pouvez exprimer une préférence si vous avez envie de découvrir le lieu, avec une formulation positive et non obligatoire, naturellement !
  • Est-ce que la personne préfère le tutoiement ou le vouvoiement ? Habituellement, dans le monde des associations et des entreprises écolos et solidaires, le tutoiement est la norme, mais c’est toujours mieux de le valider en tout début d’entretien. Surtout, si on vous le propose, essayez de vous y astreindre même si vous n’y êtes pas habitué !

Étape 4 : Et après votre entretien métier (ou rencontre inspirante) ?

Le rendez-vous achevé, tout n’est pas encore fini. Suivant ce que vous vous êtes dit, plusieurs possibilités pour envoyer un ou des messages s’offrent à vous pour garder le lien.

Un message de remerciement est toujours bienvenu, vous pouvez notifier à la personne rencontrée des éléments que vous gardez des échanges. Pourquoi ? Parce que ce qui motive une personne à vous accorder un peu de son temps, c’est de vous être utile !

Si vous avez parlé de personnes à contacter, vous pouvez ajouter un petit rappel pour demander leurs contacts et vous assurer que vous pouvez leur écrire de la part de la personne.

Si une question vous vient que vous n’avez pas abordée, vous pouvez la poser, comme le lien a été créé, la personne saura situer votre question par rapport à votre parcours, vos envies et vos besoins.

Enfin, quelques mois après, si vous avez avancé, n’hésitez pas à donner des nouvelles. Celles et ceux que vous avez rencontrés sont peut-être de futurs partenaires d’action ou même de futurs collègues pour de nouvelles opportunités, garder un lien convivial est toujours bienvenu !