Interview de Fanny VIRY : Le bénévolat, une énergie décisive dans le développement des associations

Le bénévolat est la force d’action d’une association. C’est ce qui lui permet de démultiplier son impact et de grandir !

Jeanne-Cartillier-consultante-resiliences
Co-fondatrice d’Anciela et de notre Institut, Fanny coordonne la Pépinière d’Anciela où elle accompagne des initiatives associatives comme entrepreneuriales. Suite à un projet de recherche sur les engagements citoyens et à ses expériences d’accompagnement d’association, elle forme depuis 8 ans aux enjeux du bénévolat et des engagements citoyens. Elle a aussi accompagné différentes associations (Médecins du Monde, Habitat & Humanisme…) dans leurs structurations du bénévolat. Elle nous livre son regard sur le bénévolat, un enjeu au cœur de la vitalité des associations. 
Pour commencer, une question introductive : avant de former aux enjeux du bénévolat, est-ce que tu as vécu une ou des expériences de bénévolat ? Qu’est-ce qu’elles t’ont apporté ?
Fanny : Bien sûr, il est difficile de parler d’engagement bénévole sans jamais en avoir vécu ! J’étais lycéenne quand j’ai vécu ma première expérience au Secours Populaire. À cette époque, j’étais particulièrement indignée par la précarité dans laquelle vivent beaucoup de personnes. Cela m’a donné envie de participer à des collectes alimentaires. Je me souviens être ressortie très enthousiaste de ces premières actions : j’étais utile et cela me donnait une énergie incroyable ! Pendant mes études, j’ai continué à m’impliquer dans un collectif étudiant puis à Anciela, qui était alors une association complètement bénévole. Ces engagements ont façonné mon parcours : grâce à eux, je me suis découverte, j’ai grandi, j’ai trouvé une place et j’ai relevé des défis avec des personnes qui sont devenues des amies.
Si tu devais donner une définition personnelle du bénévolat, que dirais-tu ? Est-ce différent des engagements citoyens pour toi ?
F.V. : Être bénévole, c’est rejoindre une association pour agir avec d’autres et faire bouger les lignes sur les sujets qui nous tiennent à cœur. Cela prend des formes très diverses : certaines personnes s’engagent sur le terrain, d’autres s’impliquent dans les instances de gouvernance. Le bénévolat est une forme possible d’engagement citoyen. D’autres font le choix de participer à des espaces de démocratie participative, comme les conseils de quartier, ou de devenir élu de leur commune, par exemple. Ce sont aussi des espaces d’engagement citoyen.
Pour une association qu’est-ce qu’apporte le bénévolat ? Est-ce que toutes les associations accueillent des bénévoles ?
F.V. : Le bénévolat est la force d’action d’une association. C’est ce qui lui permet de démultiplier son impact et de grandir ! À Anciela, on dit souvent que seule l’énergie citoyenne peut être à la hauteur des crises écologiques et solidaires actuelles. Les bénévoles sont aussi une garantie d’indépendance vis-à-vis des institutions publiques, dans la mesure où ils continuent à agir, même quand les financements ne sont pas assurés. Pour autant, certaines associations n’ont pas de bénévoles de terrain. Leurs missions sont alors réalisées par des équipes salariées. C’est souvent le cas des structures médico-sociales.
Si la plupart des associations mobilisent des bénévoles, nombre d’entre elles expriment des difficultés à recruter des bénévoles et à pérenniser leur engagement. Qu’est-ce qui peut freiner ou bloquer ?
F.V. : Les associations sont fréquemment confrontées au turnover de leurs bénévoles. C’est frustrant voire décourageant quand on investit du temps et de l’énergie dans leur accueil ! Si l’on se place du côté des bénévoles, cela peut s’expliquer par des parcours de vie fragmentés. On s’implique souvent lors de période de chômage, mais il n’est pas facile de maintenir son implication en ayant retrouvé un emploi. Et encore plus quand cela nous amène à déménager… Le manque d’accueil et d’accompagnement des bénévoles est aussi un élément explicatif. Quand on peine à trouver sa place et son utilité au sein d’une association, la démotivation est rapide.
On parle d’une évolution (à la baisse) depuis la pandémie, est-ce que c’est ce que tu constates ? Est-ce qu’il y a une explication ?
F.V. : C’est un constat dressé par de nombreuses associations et objectivé par des études. Une part importante des personnes retraitées qui faisaient vivre des associations ont suspendu leur bénévolat pendant la pandémie. Malgré la levée des restrictions, beaucoup d’entre elles n’ont pas repris leurs activités. L’engagement est en partie une question d’habitude : quand on perd le fil, cela demande une énergie particulière pour se remobiliser. Plus largement, les pratiques collectives ont été impactées. Les associations sont confrontées au défi de (re)donner envie aux personnes d’agir ensemble.
Qu’est-ce que tu conseilles comme premiers pas aux associations qui souhaitent structurer leur bénévolat ? À Anciela, vous parlez souvent de cadre d’engagement, qu’est-ce que c’est ?
F.V. : Une motivation centrale des bénévoles est d’être et de se sentir utiles. Il est donc essentiel que ce soit le cas ! Pour les associations, cela implique d’identifier leurs besoins pour formaliser les grandes missions à confier. C’est ce que nous appelons les cadres d’engagement. Il est aidant de distinguer les cadres d’engagement « portes d’entrée », c’est-à-dire ceux accessibles à des nouveaux venus, et ceux qui nécessitent une meilleure compréhension du projet associatif. Cela permet de construire de vrais parcours pour les bénévoles, et des outils pour chacune des étapes.
Quelles sont les erreurs les plus courantes que tu observes dans les associations ? Comment les éviter ?
F.V. : Une erreur fréquente est de ne pas oser faire des propositions concrètes de missions aux aspirants bénévoles. En laissant toutes les possibilités ouvertes, ils peuvent avoir une difficulté à se positionner et à trouver leur place. À mon sens, il est déterminant d’accompagner les personnes à trouver un premier terrain de jeu pour qu’elles aient envie d’aller plus loin. Autre erreur fréquente : proposer directement aux personnes d’intégrer les instances de gouvernance en devenant administratrices ou membres du bureau. Cela a le double inconvénient de mettre ces personnes en difficultés (difficile de prendre des décisions stratégiques quand on n’a pas d’engagement de terrain…) et de mettre la structure en péril quand il n’y a pas d’incarnation du projet associatif.
En quelques mots, qu’est-ce que la formation que tu proposes au sein de notre Institut apporte à celles et ceux qui la suivent ?
F.V. : La formation aborde en premier lieu les leviers et les freins des engagements bénévoles. Il est impossible de penser une stratégie de mobilisation de bénévoles sans comprendre ce qui les met en mouvement ou ce qui les démotive. Après s’être mis dans la tête des personnes, on peut penser des modalités d’accueil, d’accompagnement et de formation adaptées. Je propose des méthodes et des outils pour chacune de ses dimensions. L’objectif est que toutes les personnes participantes ressortent avec un plan d’actions clair à la fin de la formation.

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